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Profession : charmeur de serpent à Marrakech

Rédigé le : 01 Août 2019
Par : Melchior Burin des Roziers
Profession : charmeur de serpent à Marrakech

Un métier singulier que celui de charmeur de serpent ! Sur la place Jemaa El-Fna, nombreux sont ces hommes qui offrent quotidiennement aux touristes ce spectacle ancestral avec leurs reptiles. Quels sont, au juste, les dessous de cette pratique si intrigante ?

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Un spectacle d’hypnose qui ne date pas d’hier

Un spectacle d’hypnose qui ne date pas d’hier

Que ce soit en Afrique du Nord ou en Asie du Sud, cela fait bien longtemps (au moins cinq siècles) que les passants peuvent observer, dans la rue, des hommes qui semblent dicter les comportements de leurs serpents, souvent au moyen de flûtes traditionnelles. Le serpent paraît alors envoûté, hypnotisé et parfaitement docile. 

En réalité, le serpent est sourd et n’est donc pas guidé par la musique. Il n’y a que le spectateur qui peut être charmé par la musique. Le reptile, quant à lui, est attiré par le  rythme des vibrations du sol que le musicien effectue avec son pied tout en faisant simultanément bouger sa ghaita (trompette) ou son nay (flûte) et sa tête. On voit donc le serpent se dresser pour se mettre en position de défense. Autour de ce rite, il n’est pas rare non plus de voir l’artiste manipuler son serpent à mains nues et le coller à son visage. Parfois, l’homme peut même faire entrer la tête de l’animal dans sa bouche, pour faire frissonner les spectateurs.

Cet art revendiqué par les charmeurs de serpents (traditionnellement les Aïssaoua au Maroc, membres d’une confrérie mystico-religieuse) serait un don hérité des ancêtres pour approcher les reptiles sans craindre leurs morsures. Deux fois par an, ces courageux saltimbanques partent dans la campagne et le désert des alentours de Marrakech pour faire de nouvelles acquisitions et les emporter avec eux vers la ville.

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Une activité problématique

Une activité problématique

Cette pratique traditionnelle reste la cible de nombreuses accusations en raison de la maltraitance animale qu’elle implique. En effet, dans une grande majorité des cas, les glandes à venin du serpent sont percées, les crochets sont arrachés, ce qui rend la morsure du reptile parfaitement inoffensive (bien que l’on continue à observer quelques morts liées à des morsures de serpents sur la place Jemaa El-Fna, ces dernières années). Ce mauvais traitement est très contesté puisque cela est à l’origine d’abcès et d’infections qui contraignent le serpent à subir une mort lente, douloureuse et certaine, au bout de quelques mois seulement. 

Ainsi, les vipères heurtantes, couleuvres de Montpellier, couleuvres fer à cheval, cobras et autres serpents utilisés seraient les grandes victimes de ces spectacles. Leur position défensive systématique les épuiserait en raison d’un stress permanent. Ajoutons à cela le fait qu’ils sont souvent maintenus dans des boîtes sales (avant d’être manipulés) dans lesquelles ils subissent la faim (ne pouvant se nourrir eux-mêmes, ils sont gavés de force) et la déshydratation. Un spécialiste français (Michel Aymerich, du GEOS) confie avoir déjà récupéré certaines couleuvres et vipères de spectacle. Il aurait observé chez plusieurs individus un caractère particulièrement rétif et certains auraient même bu des heures durant et à de multiples reprises pendant plusieurs jours consécutifs. 

Enfin, le fait que certaines espèces sont menacées d’extinction en Afrique du Nord contribue aussi à montrer du doigt les charmeurs de serpents. 

Faut-il perpétuer ou combattre la pratique des charmeurs de serpents ? Le débat est loin d’être clos. Quoiqu’il en soit, les touristes n’ont pas fini d’être fascinés par ce spectacle fort en adrénaline.

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